Duel

Un film de Steven Spielberg

Sortie en salles : 28 janvier 2009
Visa n°40945
Action – Etats-Unis - 1971 - 90 min. | 1,33 - Mono – Couleur
Les droits d'exploitation de ce film sont échus

Sur une route californienne, un modeste employé de commerce se voit pris en chasse par un énorme camion. Une course-poursuite effrénée s’engage…

A tout juste 25 ans, Steven Spielberg réalise un formidable road-movie où un banal représentant de commerce doit affronter un camion, redoutable monstre d’acier. Le coup de génie du cinéaste, c’est de ne jamais révéler le visage du chauffeur dont on finit par se demander s’il existe seulement. Du coup, Spielberg fait du poids lourd une créature fantastique déshumanisée, symbole d’une époque qui a sacralisé la machine et réduit l’être humain à l’état de pantin privé de libre-arbitre.

Duel - Affiche

Steven Spielberg, réalisateur

Rare metteur en scène dont le nom soit connu du très grand public, Steven Spielberg est un cinéphile passionné dès son plus jeune âge : à la California State University, où il fait ses études, il découvre notamment Truffaut, Bergman et Tati. Après avoir signé plusieurs épisodes de séries télé, il réalise Duel (1971), toujours pour le petit écran : le film est un tel succès public et critique qu’il sera distribué en salles en Europe, puis aux Etats-Unis.

Quatre ans plus tard, Les Dents de la mer s’impose comme le premier blockbuster de l’histoire d’Hollywood, marquant désormais la période estivale comme la plus lucrative de l’année. Grand film de science-fiction philosophique, Rencontres du troisième type (1977), avec François Truffaut, prouve — s’il en était besoin — que Spielberg est aussi un auteur à part entière. Les années 80 sont particulièrement triomphales pour le réalisateur qui signe 4 des champions du box-office de la décennie : Les Aventuriers de l’Arche perdue (1981), E.T. (1982), Indiana Jones et le temple maudit (1984) et Indiana Jones et la dernière croisade (1989). Hommage au cinéma d’aventure des années 40, la saga Indiana Jones est un mélange d’action et d’humour potache qui lorgne vers la BD.

Mais Spielberg est un touche-à-tout de génie, capable de tourner une fresque engagée sur le sort des Noirs (La Couleur pourpre, 1985) ou une réflexion sur la Seconde guerre mondiale (L’Empire du soleil, 1987). Oscillant désormais entre œuvres “sérieuses” et divertissements brillants, il signe coup sur coup en 1993 La Liste de Schindler, poignant témoignage sur la Shoah, et Jurassic Park, film fantastique aux effets spéciaux époustouflants : tandis que le premier décroche pas moins de sept Oscars, le second dépasse le milliard de dollars de recettes.

Réalisateur abonné aux immenses succès, Spielberg est aussi un producteur inspiré puisqu’on lui doit notamment la trilogie Retour vers le futur (entre 1985 et 1990), le diptyque des Gremlins (1983 et 1990) et le génial Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988). En 1994, il fonde Dreamworks, avec ses associés David Geffen et Jeffrey Katzenberg, qui enchaîne également les triomphes, de Men in Black (1997) à American Beauty (1999), sans oublier les séries Urgences et Spin City.

Pour autant, Spielberg n’oublie pas de repasser derrière la caméra : il signe Il faut sauver le soldat Ryan (1998), reconstitution du Débarquement saisissante de réalisme, A.I., Intelligence artificielle (2000), d’après l’ultime projet de Stanley Kubrick, et surtout Minority Report (2002), superbe adaptation de Philip K. Dick. Si Arrête-moi si tu peux (2002) est une comédie pétillante, dans la droite ligne des “screwball comedies” des années 30-40, Munich est une œuvre sombre qui déconcerte le public du cinéaste. Ce qui n’empêche pas Spielberg de renouer avec la science-fiction — La Guerre des mondes en 2005 — et le cinéma d’aventure — Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal en 2008. Décidément, on ne se refait pas…