Welcome Europa

Un film de Bruno Ulmer

Sortie en salles : 30 janvier 2008
Les droits d'exploitation de ce film sont échus

Welcome Europa suit le parcours chaotique de huit jeunes kurdes, marocains et roumains qui tentent de gagner Paris, Amsterdam ou Madrid. Seuls, sans visa, ils mènent un combat quotidien pour survivre. Le coup de pouce du destin se résume à une douche et un repas chaud. La pauvreté ou la répression politique les ont poussés à s’exiler pour faire vivre leurs familles restées au pays. Mais le rêve d’un eldorado européen se dissipe dès qu’ils s’en rapprochent …

Welcome Europa - Affiche

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Note d'intention du réalisateur

« J’ai bien compris ça, pour que certains vivent, d’autres doivent mourir ». L’ultime phrase du film, prononcée comme une sentence par Mehmet, jeune kurde, figé à Calais, incapable de rejoindre l’Angleterre, après les milliers d’épreuves d’une survie qui, chaque jour, l’oblige à s’abandonner un peu plus.

Je n’aurais jamais cru, à la veille du tournage, que la mort y serait autant présente. La mort du rêve bien sûr, quand dès la frontière franchie, l’Europe ne tient pas ses promesses : pas de papiers donc pas de travail et une liberté sous condition… La mort de l’âme aussi, bien avant celle du corps, quand à force de choix déchirants entre vol, deal, mendicité ou prostitution, l’identité s’effrite, et amène ces jeunes en errance à la question : « Suis-je encore un homme ? ».

C’est sur cette question essentielle, des bouleversements de l’identité, de la masculinité, que j’ai tendu le fil narratif de Welcome Europa. Une narration qui s’incarne en dix personnages, d’Allal — l’adolescent marocain débarqué en Andalousie — pris dans l’urgence des choix de survie, poussé par ses pairs dans des contradictions violentes à Igor — jeune roumain, « voyou voyageur » — dont les multiples chemins parcourus en Europe, l’ont conduit à ressouder son identité masculine avec Kelly, un travesti en qui il retrouve l’image de la femme, mais aussi celle, plus inattendue, du père et de la mère… Preuve d’une solitude profonde que même les improbables amitiés de route ne parviennentjamais à combler.