Desert Dream

Un film de Zhang Lu

Sortie en salles : 27 février 2008
Visa n°116755
Durée : 2 h 08 min | Format de tournage : 35 mm | Titre original : Hyazgar
Les droits d'exploitation de ce film sont échus

À la frontière entre la Mongolie et la Chine, les paysans ont quitté la terre gagnée par le désert où Hungai est déterminé à planter des arbres pour préserver la steppe. Sa fille est malade, son épouse la conduit à Oulan Bator pour suivre un traitement. Hungai accueille Soonhee, une réfugiée nord-coréenne et son fils Changho. Ils ne parlent pas la même langue, ils vont tous trois apprendre à se connaître…

Desert Dream - Affiche

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Entretien avec le réalisateur

Comment vous est venu l’idée de mélanger l’histoire de ces deux nord-coréens avec celle du paysan mongol qui plante des arbres dans le désert ?

Il y a beaucoup de réfugiés nord-coréens en Chine et j’ai appris qu’il y avait beaucoup de mongols également. J’ai alors essayé d’imaginer le voyage de ceux qui était allés aussi loin que la Mongolie. Pour aller là-bas depuis la Corée du Nord, il faut traverser tout le territoire chinois, la distance est énorme. J’ai eu tellement de mal que je suis allé en Mongolie. J’y ai rencontré beaucoup de gens et l’histoire est née.

Que signifie la relation entre les deux nord-coréens et Hungai le mongol ?

Hungai choisit de rester dans le désert pour préserver la steppe en plantant des arbres alors que les autres partent. Il est celui qui reste. Au contraire, la mère nord-coréenne et son fils sont ceux qui partent. Ils fuient leur pays et continuent de fuir vers autre chose. Je voulais montrer ce contraste entre ceux qui restent et ceux qui partent. Le film est une sorte de fable et de critique politique.

Pourquoi avoir mêlé ces deux éléments ?

Un homme ne peut quitter son environnement tandis que la mère et son fils ont du partir. Je trouve cette situation douloureuse et touchante. Il n’y a pas de commentaire politique, je voulais juste montrer cette femme et son fils qui marchent dans un pays qu’ils ne connaissent pas. Je n’avais pas l’intention de critiquer le régime nord-coréen, je ne connais pas assez bien la situation politique dans ce pays. Le film relate juste leur voyage après leur fuite de Corée du Nord.

Les personnages ont du mal à communiquer car ils ne parlent pas la même langue. Avez-vous eu des difficultés à communiquer avec les comédiens mongols ?

J’avais un interprète durant le tournage. Mais je me sentais comme ces réfugiés nord-coréens et je m’en servais quand je dirigeais les comédiens. Parfois, on communique mieux sans maîtriser la langue. Quand il n’y pas de mot possible, c’est notre propre cœur qui parle. On peut même se parler plus simplement quand on n’utilise pas les mots. Avant de réaliser des films, vous étiez écrivain.

Cette expérience influence-t-elle votre façon de filmer ?

Pas du tout. Je ne vois pas beaucoup de lien entre la littérature et le cinéma. Quand on me pose une question sur mon passé d’écrivain, je réponds souvent : “je suis un divorcé de la littérature, aujourd’hui je vis avec le cinéma. Si vous continuez de me parler de mon ex-femme, celle d’aujourd’hui risque de mal le prendre.”

Des projets ?

J’ai produit un film chinois, Life Track, réalisé par Guang Hao Jin qui a obtenu le grand prix lors du dernier festival de Pusan, une histoire d’amour entre un homme qui n’a pas de bras et une femme qui ne parle pas. J’ai également tourné un nouveau film en numérique en Corée du Sud, il sera prêt bientôt.

Entretien conduit par Euseon Lee-Segay