Le seul film du duo mythique Jean GABIN / Marlène DIETRICH

MARTIN ROUMAGNAC

Un film de Georges LACOMBE

Sortie en salles : 4 mai 2022
1946 | France | Drame | 1h48 | 1,33 | Mono
N&B | VF | Visa n°4121

Dans une petite ville de province, Blanche Ferrand (Marlene Dietrich) espère épouser un riche consul, Monsieur de Laubry, dont la femme est gravement malade. Un soir, elle rencontre Martin Roumagnac (Jean Gabin), entrepreneur en maçonnerie, qui tombe éperdument amoureux d’elle. C’est le début d’une liaison passionnée, à laquelle Blanche se prête d’abord par fantaisie puis par amour. À la mort de la femme du consul, celui-ci somme Blanche de faire un choix.

MARTIN ROUMAGNAC - Affiche

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À PROPOS DU FILM

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Jean Gabin rentre des États-Unis avec sa nouvelle compagne : Marlene Dietrich. Le couple arrive à Paris et compte tourner ensemble Martin Roumagnac, dont Gabin avait acquis les droits avant la guerre. Après cinq ans d’absence des écrans français, Gabin est très attendu et l’idée de voir à l’écran deux stars en couple dans la vie exalte la presse et le public.

Suite à la sortie du film en 1946, Marlene Dietrich décide de repartir à Hollywood, mais il est hors de question pour Gabin de quitter Paris ; Martin Roumagnac sonne alors la fin de leur histoire et restera comme le seul film tourné par ce duo aussi glamour que mythique. Quant à Gabin, il retrouvera Georges Lacombe à deux reprises, notamment en 1951 sur La Nuit est mon royaume, où l’acteur joue le rôle d’un cheminot devenu aveugle, et qui s’avère d’une poignante vérité de ton.

JEAN GABIN

Mythe français d’avant-guerre, Jean Gabin symbolise l’histoire de toute une jeunesse. Sa dégaine de voyou au bon coeur éprouvé par la vie lui ouvre la voie d’un long défilé de personnages romantiques et désespérés. Dans le sillage de La Belle équipe (1936) de Duvivier, Pépé le Moko (id.) et Gueule d’amour (Grémillon) imposent définitivement le mythe Gabin. Caïd dangereux mais poignant, il devient alors l’acteur fétiche d’un style de cinéma à la fois réaliste et poétique, comme dans Le Quai des brumes (1938) ou Le Jour se lève (1939), de Marcel Carné. Héros mélancolique d’un destin toujours rattrapé par la mort, Gabin se distingue dans La Grande illusion (1937) de Jean Renoir par une grande pureté de jeu. Puis l’acteur, refusant de tourner pour les Allemands, part pour Hollywood où il y fait la rencontre de Marlene Dietrich, avant de participer à la libération de la France.

Les années 1950 à 70 transforment Jean Gabin en vedette du polar à la française ou il tient des rôles de patriarche comme dans les films Mélodie en sous-sol, Le Clan des siciliens ou Un Singe en hiver.

MARLENE DIETRICH

Pendant la période du cinéma muet, Marlene Dietrich tourne une quinzaine de films, de Pabst (La rue sans joie, 1925) à Maurice Tourneur, mais sans rencontrer le succès. En 1929, elle s’apprête à prendre congé du public des salles obscures pour se consacrer au cabaret. C’est sans compter sur la perspicacité de Josef Von Sternberg, en quête de l’héroïne de son prochain film, L’ange bleu (1930). L’actrice accepte le rôle : elle éblouit Hollywood qui en fait une star. La même année, le réalisateur la fait tourner dans Coeurs brûlés, au côté du jeune Gary Cooper. Dans deux des plus beaux films qu’elle interprète pour Von Sternberg (Shanghaï express, 1932, et L’impératrice rouge, 1934), elle s’affirme comme la grande rivale de Greta Garbo.

Après la guerre, elle trouve ses rôles les plus aboutis avec Billy Wilder et La scandaleuse de Berlin (1948); avec Alfred Hitchcock et Le grand alibi (1950); avec Fritz Lang et L’ange des maudits (1952). A partir de 1953, Marlene Dietrich fait un retour au cabaret de son enfance et se fait rare au cinéma.

GEORGES LACOMBE

Réalisateur et scénariste français, Georges Lacombe fait des études d’agronomie, avant de se reconvertir dans le cinéma, sa vraie passion. Il devient l’assistant de René Clair sur plusieurs films d’avant-garde à l’époque du cinéma muet.

Lacombe rencontre son plus gros succès en 1940 avec Les musiciens du ciel, mélodrame consacré à l’Armée du Salut.

Après la guerre, il réalise aussi un original film de science-fiction intitulé Le pays sans étoiles (1946). La même année, il réunit Jean Gabin et Marlene Dietrich dans Martin Roumagnac (1946) qui réunit 2,4 millions de spectateurs. Ce beau succès lui permet de retrouver Gabin dans le mélodrame La nuit est mon royaume (1951). Leur dernière nuit (1953) lui offre une dernière occasion de diriger Gabin pour une nouvelle réussite.

Avec La lumière d’en face (1955), Georges Lacombe dirige la jeune Brigitte Bardot avant qu’elle ne devienne star. Pourtant, dès 1958 il décide d’abandonner le grand écran pour ne plus se consacrer qu’à la télévision.