War Photographer

Un film de Christian Frei

Sortie en salles : 25 novembre 2002
OSCAR®2002 NOMINATION Best Documentary Feature | Suisse - 2001- 1h36 - 35mm - Couleur – Stéréo
Les droits d'exploitation de ce film sont échus

Depuis 20 ans le photographe de guerre James Nachtwey a parcouru toutes les contrées du monde traversées par des conflits, des crises, des guerres… Nachtwey est au Kosovo quand les villes sont détruites ; en Indonésie quand les familles de mendiants se réfugient entre les rails du chemin de fer ; en Palestine au plus fort des conflits, photographiant, malgré les jets de pierres et les gaz lacrymogènes ; « James Nachtwey, telle une ombre ubique est là où le monde “s’effondre” ». Le réalisateur Christian Frei l’a suivi durant deux ans sur le terrain…

War Photographer - Affiche

— Galerie

Le film

La devise de Robert Capa était ” si vos photos ne sont pas assez bonnes, vous n’êtes pas assez près “.

Le talentueux photographe de guerre James Nachtwey a été assez près pendant 20 ans.

Il n’a manqué aucune guerre. L’Afghanistan, la Bosnie, le Rwanda, l’Irlande du Nord, la Somalie… Et en vingt ans, il a vu plus de morts et de désolation qu’aucun être humain sur cette terre. James Nachtwey est l’un des photographes de guerre les plus courageux et talentueux de notre temps.

Pendant deux ans, Christian Frei l’a accompagné, alors qu’il parcourait les multiples plaies de la planète, dans sa recherche toujours recommencée de la bonne image.

Au Kosovo quand les maisons brûlent ; en Indonésie, quand une famille de mendiants passe sa vie entre deux voies ferrées ; et en Palestine, quand ils sont au milieu de tirs de gaz lacrymogènes et d’un groupe de jeunes lanceurs de pierre.

” Chaque seconde, j’avais envie de fuir cet endroit “, confie James Nachtwey au cours du film. ” Je ne voulais plus rien voir de tout cela. Mais fallait-il fuir ou rester, et tâcher d’assumer la responsabilité d’être là avec un appareil photo ? Christian Frei, en suivant juste quelques mètres derrière, nous montre pleinement le contexte dans lequel Nachtwey travaille pour capturer ces images déchirantes.

Ces documents captivants sont accompagnés de commentaires d’amis et de collègues de James Nachtwey, qui parlent de sa personnalité unique, comme Christiane Amanpour (CNN) qui trouve remarquable qu’après tant d’années il ne soit pas devenu cynique et qu’il soit toujours plein de compassion. La circonspection et le calme de Nachtwey, inhabituels pour un photographe de guerre, reflètent la confiance intérieure et la conviction qui l’autorisent à appréhender son travail de cette manière.

” War Photographer” dresse le portrait sensible d’un être timide, engagé, courageux et mesuré, aux antipodes de la caricature maintes fois ressassée du dur à cuire revenu de tout.

Le photographe

Grâce à une mini-caméra fixée au-dessus de son appareil photo, le spectateur a accès à la perspective même du photographe quand il balaie le champ d’action à travers son objectif, sélectionne un cadre, appuie sur l’obturateur.

Par un jeu de transfert nourri par la perception de la respiration et des tremblements de cadre du photographe, le spectateur fait lui-même le choix du “déclic ” ; il devient LE PHOTOGRAPHE de la scène. La scène dans son entier est elle-même filmée par une seconde caméra à quelques mètres de décalage par rapport à l’angle de prise de vues de l’appareil photo, donnant à percevoir le regard sélectif du photographe et sa vision des drames qui se déroulent sous ses yeux.

Ce dispositif filmique en “poupées russes” – de la scène d’ensemble qui intègre le photographe et la communauté des reporters internationaux à la photo finale (image arrêtée hautement symbolique), en passant par le balayage sélectif du reporter au travail – n’éclaire plus efficacement que ne pourrait le faire une leçon de chose, la question de la représentation par l’Image. Spectaculaire et grand public, le film est à la fois un formidable portrait d’un photographe de guerre, une source de réflexions sur l’utilisation et la marchandisation outrancière des images, mais aussi une retraversée de l’histoire conflictuelle de ces 20 dernières années pour reprendre la mesure du monde contemporain.

Biographie de James Nachtwey

James Nachtwey est né dans le Massachussets où il a grandi puis fait ses études d’histoire de l’art et de science politique (1966-1970), au Dartmouth College.Les images de la guerre du Viet-Nam et du mouvement américain pour les Droits de l’Homme l’ont beaucoup marqué et ont été décisives dans son choix de devenir photographe.

Il s’est formé seul à la photographie, tout en travaillant dans la marine marchande, comme conducteur de poids lourds, ou comme producteur assistant pour le cinéma. En 1976, il débute sa carrière de photographe de presse au Nouveau Mexique, puis s’installe à New York en 1980 comme photographe indépendant. Il réalise son premier reportage à l’étranger sur la grève de la faim des partisans de l’IRA en Irlande du Nord.

Depuis, Nachtwey couvre les événements internationaux majeurs et les conflits sociaux. Il a photographié les guerres au Proche Orient (Liban, bande de Gaza, Jenine, Israël), les conflits au Salvador, Nicaragua, Guatemala, Indonésie et Philippines. Il a couvert guerres et famines en Somalie et au Soudan, le génocide au Rwanda, les conflits ethniques au Sri Lanka ou en Europe de l’Est (Bosnie, Tchétchénie, Kosovo). Il s’est aussi intéressé aux méthodes de la police et à l’univers des prisons aux …tats-Unis, de même qu’aux orphelinats et asiles en Roumanie . Son travail a été publié dans de nombreux magazines internationaux : Times, Stern, National Géographic, New York Times Magazine…

Nachtwey est sous contrat pour le magazine Time depuis 1984. Il a été associé à l’agence Black Star de 1980 à 1985 puis membre de l’agence Magnum de 1986 à 2001. Il a exposé plusieurs fois son travail, entre autres au Centre International de la Photographie à New York, au Palais des Expositions à Rome, au Cercle des Beaux-Arts à Madrid, au Carolinium à Prague, au Centre Hasselblad en Suède, à la galerie Canon et Nieue Kerk à Amsterdam.

Il a également reçu de nombreux prix : Robert Capa Gold Medal (cinq fois), World Press Photo (deux fois), International Center of Photography (trois fois), Leica (deux fois), Prix Bayeux des correspondants de guerre (deux fois), etc.

Il est membre de la Société Royale de Photographie et Docteur honoris causa de l’Université des Beaux-Arts du Massachussets3

Biographie de Christian Frei

Il est né en Suisse, en 1959.

Il étudie d’abord le journalisme et la communication à l’Université de Fribourg. Réalisateur et producteur indépendant depuis 1984, il est l’ auteur de nombreux films et programmes pédagogiques interactifs.

Il a également réalisé une dizaine de documentaires principalement pour la télévision, parmi lesquels ” Die Stellvertreterin ” (1981) et ” Der Radwechsel ” (1984). Réalisé en 1997 pour le cinéma, son premier long métrage documentaire, ” Ricardo, Miriam y Fidel “, a été sélectionné dans de très nombreux festivals internationaux.

” War Photographer ” réalisé en 2001 après deux ans de tournage a été sélectionné dans de nombreux festivals et notamment le Festival de Locarno 2002, le Festival International du documentaire d’Amsterdam en 2002 . Il été nominé aux Oscars 2002 dans la catégorie du meilleur documentaire de cinéma.