Jewboy

Un film de Tony Krawitz

Sortie en salles : 21 février 2007
Titre original : "Jewboy" | Autralie - 2005 - 52 min. - Format 1:1,85 - 35mm : couleur - Anglais (vostf) - Son Dolby numérique
Les droits d'exploitation de ce film sont échus

Yuri Kovner, 23 ans, est le fils d’un rabbin. De retour dans le quartier juif de Sydney, à la mort de son père, il entame une quête initiatique, à la recherche de lui-même, de sa place dans la société, de sa foi.

Jewboy - Affiche

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Note d'intention du réalisateur

Le projet de JEWBOY est né de mon désir de raconter l’histoire d’un jeune homme déchiré entre ses désirs et sa foi. Je souhaitais que les conflits, les sentiments, mais aussi l’espoir occupent une place importante dans le film, et je voulais aussi situer l’action dans un univers qu’on a peu l’habitude de voir dans le cinéma australien.

Il y a dans le film comme un sentiment d’urgence. Se sentant attiré par la transgression des interdits, Yuri cherche à fuir son monde protégé. Selon la loi juive orthodoxe, un homme n’a le droit de toucher aucune femme — si ce n’est celle qu’il a épousée.Yuri brûle de faire de nouvelles rencontres et de pouvoir toucher une femme. L’idée du toucher devient la métaphore de son itinéraire. Yuri n’a presque aucune expérience sexuelle, et aspire justement à en avoir davantage. Pendant la première moitié du film, il ne cesse de rêver d’un moment d’intimité avec Sarita. Mais il échoue dans les sex-shops et les peepshows de la ville où les relations avec les femmes sont dénuées de toute intimité — lui qui aspirait tant à partager un peu d’affection et de tendresse avec quelqu’un.

Yuri a perdu tous ses points de repère. Il cherche à se retrancher du monde et à refouler ses pensées : il voudrait bien vivre sans se poser sans cesse les mêmes questions et sans être obsédé par les attentes que son entourage a toujours placées en lui. Il ressemble, en un sens, au protagoniste de L’Etranger d’Albert Camus : comme lui, il observe ce qui se passe autour de lui, mais n’y prend plus part. Il est comme un étranger qui cherche à trouver sa place dans le monde.

Yuri n’a plus la foi. Il ne se sent plus à sa place. JEWBOY nous montre quels sont les rapports qu’entretiennent les personnages du film avec les stricts principes de la religion. La plupart d’entre eux les respectent en y adhérant, tandis que d’autres, à l’image de l’ami de Yuri, Alon, ou de son oncle Isaac, ont une attitude plus pragmatique et plus cynique. Pour eux, il est plus simple de faire comme si de rien n’était et de ne pas créer de remous, plutôt que de prendre le risque de se retrouver exclu de la communauté.

Rivka et Sarita représentent chacune le passé et l’avenir de Yuri — ce qu’il était et ce qu’il pourrait être. En continuant à fréquenter Rivka, le jeune homme a le sentiment d’être lié à jamais à la communauté juive — à tout ce qui lui donne l’impression d’étouffer.Youri se hait. Comme s’il mettait Dieu et son destin à l’épreuve. Tandis qu’il perd sa foi et qu’il cherche à refouler son passé, il se met à fréquenter les pubs et les bars. En plein bouleversement affectif et psychologique, il rencontre Sarita. Elle est pure et lui fait penser à une princesse. Encore sous le coup de la perte de son père, il a bien plus besoin d’elle, qu’elle de lui, et il rêve de partir avec elle, de partir loin… Les deux jeunes femmes symbolisent également la thématique centrale du toucher. Yuri brûle de vivre une vraie relation avec autrui. Lorsqu’il demande à Sarita de lui pardonner et qu’il prend ensuite la main de Minnie en regardant la télévision avec elle, nous comprenons que Yuri va mieux et qu’il commence à trouver sa place dans le monde.

Ce sont à la fois les années que j’ai passées à faire le chauffeur de taxi et ma fascination pour les Juifs orthodoxes qui m’ont inspiré le scénario de JEWBOY.